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XIXème siècle

 

 

L'historien abbevillois Charles Léopold Louandre publie en janvier 1849 dans la revue "Le Pilote de la Somme" un article qui demeure très éclairant dans sa restitution de l'esprit conflictuel entre serrurerie et agriculture au XIXe Siècle, antagonisme qui, confirme Alfred Rançon, se joua aussi à Béthencourt : "cette industrie emploie beaucoup de bras, mais elle a le défaut de créer dans les moments de crise une population de mendiants. 

Lorsque les demandes faites à la serrurerie sont importantes, toute la population abandonne les travaux de la culture pour se jeter sur les salaires plus considérables que lui offrent les ateliers, de sorte qu'elle devient inhabile aux travaux des champs et ne peut s'y remettre. C'est un malheur auquel il serait difficile de remédier. On ne peut que conseiller la prévoyance et l'épargne aux habitants des villages industriels : ceux des villages agricoles ne souffrent jamais que dans des proportions plus restreintes, le travail se succédant toujours et forcément d'une manière plus régulière dans la culture". Louandre n'en reconnaît pas moins que la serrurerie agit en progrès sur la démographie, faisant passer Béthencourt de 400 habitants en 1709 à 660 en 1849. 

Dans sa "Notice sur la serrurerie de Picardie" (1857), Pierre Briez s'arrête sur le village : "les spécialités qui se fabriquent à Béthencourt sont la serrure à moraillon pour malle, la serrure à auberonnière pour pupitre, le loqueteau de caisse, le loquet à vielle, la serrure d'armoire tour et demi et le cadenas".

Les fabrications de la serrure à auberonnière (mot aujourd'hui bien oublié) et du cadenas à Béthencourt ont commencé vers 1840, la première aux Établissements Roy (anciennement Cantrel-Boutté, Grande rue) qui seront repris par Narcisse Debeaurain en 1866, la seconde, appelée à devenir la spécialité de l'Atelier Derambure (au niveau de l'actuel n° 2, Rue d'Ault) et de la Maison Sauvage et Bignard (anciennement Bost et Sac-Epée, puis Gaultier, au niveau de l'actuel n° 17, rue Tournière), amenée par un certain Jean Théodore Jacoby (1793-4 juin 1846) né à Seibersbach (Royaume de Prusse), mort à Béthencourt-sur-Mer.

François Duverger, serrurier depuis 1827 à Béthencourt-sur-Mer où il est né en 1810, se voit décerner le 30 juin 1865 une récompense par la Société Industrielle d'Amiens pour "sa spécialité de confectionner la serrure à deux pênes pour appartement et la serrure en cuivre perfectionnée pour marine".

L'Atelier Caillet se situe à l"angle de la Rue Tournière et de la rue de l'église. Bientôt, Ismaël Haudiquer, contremaître chez Decayeux à Escarbotin, reviendra à Béthencourt, épousera Octavie Caillet et, créant une fonderie, donnera un nouvel essor à cet atelier appelé à devenir une usine spécialisée dans les serrures de chambres et armoires frigorifiques. On lit sur registre communal qu'en 1872 "cinq usines occupent environ 200 ouvriers tant du pays que du dehors".

Dans sa description de Béthencourt-sur-Mer qui date de 1875, Florency Devillers ne manque toutefois pas de remarquer le métier annexe d'outilleur-matricien (Étienne Bost, les frères Leroux), mais aussi (future maison Paul Ducastel, au niveau de l'actuel n° 2, rue de l'église) "un nouveau genre d'industrie qui s'est créé tout récemment et qui est dû à l'initiative de deux serruriers de cette localité, Paul Petit et Arsène Mathon. C'est la fabrication de sécateurs, d'échenilleurs et de pinces-à-sucre, et quarante ouvriers environ y travaillent.

 

 

Quelques dates au XIXème siècle....

 

  • 1804 : important incendie à Béthencourt-sur-Mer.

 

  • 1810 : Charles Vitaux (1760-1830), vicaire assermenté de Friaucourt, dessert l'église de Béthencourt jusqu'en 1817 (il y sera suivi des abbés toujours dits "extérieurs desservant" Tellier et Poirée entre 1817 et 1823). Béthencourt proteste de sa dépossession de statut de paroisse.

 

  • 1816 : le 17 décembre, Étienne Sifflet, maire de Béthencourt-sur-Mer, prête serment de "fidélité au Roi Louis XVIII, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume".

 

  • 1823 : installation de Nicolas Dacquet (1795-1867), toujours curé de "Tully desservant Allenay et Béthencourt". Soutenu par Nicolas Dacquet, Béthencourt demande expressément à l'évêque d'Amiens Jean-Pierre de Gallien (1756-1838) la restitution de son statut de paroisse de 1686.

 

  • 1825 : formation des communes. La rumeur d'une fusion de Tully et Béthencourt crée un effroi insoupçonnable, qui amuse aujourd'hui. En juin 1825, Le baron du Feugeray, maire de Tully, écrit au sous-Préfet d'Abbeville: "la réunion avec Béthencourt tourmente les habitants de Tully à un point que je ne saurais vous rendre: ils redoutent de se voir tôt ou tard sous la domination des habitants de Béthencourt dont l'esprit, tout opposé au leur, est turbulent, voisin de 1793.... Le ciel me garde d'avoir à conduire la commune de Béthencourt; il me faudrait une discipline toute militaire ou au moins un tribunal de police tout organisé et une prison sur place, ce que je n'ai pas46." Cette carence pénitentiaire mit donc la fusion hors de propos, mais la pacification entre Tully et Béthencourt l'a, semble-t-il, bien emporté depuis.

 

  • 1826 : Béthencourt est de nouveau érigé en paroisse: Nicolas Dacquet s'emploie à la reconstitution financière de la fabrique (c'est-à-dire des biens de l'église) en recouvrant les rentes qu'elle possédait avant la Révolution Française.

  •  

  • 1830 : le 19 septembre, Étienne Sifflet prête serment de "fidélité au Roi des Français Louis-Philippe Ier".

 

  • 1832 : Installation de François-Isidore Scellier (1802-1881) curé de Béthencourt-sur-Mer où il restera 49 ans, engageant des travaux à l'église : le portail avec son larmier toujours existant, le retable de marbre dédié à Saint Joseph (voir photo). De sa prêtrise (1er juillet 1840) date la visite à Béthencourt de Jean-Marie Mioland (1788-1859), évêque d'Amiens de 1837 à 1851, futur instructeur auprès du Pape Pie IX de la béatification, puis de la canonisation de Germaine de Pibrac, archétype de la figuration de la sainteté dans la prédication rurale du XIXe Siècle.

 

  • 1833 : construction de la "maison communale" avec une école et le logement de l'instituteur.

 

  • 1849 : Comme dans toutes les communes de France, la population masculine majeure peut, pour la première fois, aller voter grâce à l'instauration du suffrage universel. Voici la répartition (en nombre) de quelques-uns des patronymes des 166 électeurs.

 

Bost/ 6; Bouté/ 9; Debeaurain/ 3; Haudiquer/ 6; Maquennehen/ 6; Sacépée/ 5; Sifflet/ 9; Tavernier/ 7.

 

 

C'est jusqu'à la préfecture de la Somme que l'on surnomma alors longtemps Béthencourt-sur-Mer "le village où l'on entend le plus de sifflets", allusion amusante à la place prépondérante du patronyme cité ci-dessus.

 

  • 1861 : construction de la mairie et de l'école mixte (qui prendra le nom d'"école des garçons" en 1864).

 

  • 1864 : l'école mixte étant trop exiguë (sous le double effet de l'accroissement démographique et du progrès du taux de scolarisation), une école libre de filles (le local est offert par le fermier Guillot) est mise en place grâce à des soutiens et bénévolats privés et elle ouvre avec 46 élèves. Béthencourt est de la sorte en avance sur son temps puisque la loi ne prévoira l'obligation d'école pour les filles qu'à partir de 1870: dès 1867, Alexandrine Flandre (1842-1908), institutrice libre, devient institutrice communale. Les effectifs augmentant (60 élèves en 1870, 89 en 1882), l'abbé Scellier fera bâtir à ses propres frais une classe de 65 élèves et un poste d'institutrice adjointe sera créé en 1882 et attribué à Mademoiselle Gros. À partir de 1868, un cours pour adultes, entièrement gratuit, est mis en place. Il existera encore en 1883, comptant chaque année entre 15 et 25 élèves, les unes en emportant une "instruction suffisante", les autres obtenant le Certificat d'études primaires.

 

  • 1870-1871: 9 soldats nés à Béthencourt-sur-Mer meurent pour la France.

 

  • 1876 : un violent ouragan survient le 12 mars qui fait dévier le clocher, obligeant à le consolider avec des ancres de fer, ce qui est fait par le maréchal-ferrant Billoré et le charpentier Amédée Grandsire, tous deux natifs de Béthencourt.

 

  • 1881 : installation d'Emile Defecque (1846-1909), curé de Béthencourt jusqu'en 1901. De sa prêtrise datent les vitraux de la nef (voir photo).

 

  • 1894 : construction de l'actuel bureau de poste sur l'emplacement d'une ancienne mare, "la mare des Canaux" qu'alimentaient par un fossé les eaux de la rue Tournière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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